D’après les rapports du FMI et de la BM, la croissance algérienne est à court terme impactée par :
i) les conséquences de la pandémie de Covid-19 (atrophie de la consommation et de l’investissement)
ii) les difficultés du secteur des hydrocarbures (contraction de la production et faiblesse des prix).
La Banque mondiale estime toutefois que l’ensemble du modèle économique algérien reposant sur la dépense publique « s’essouffle », avec un secteur privé « sous-développé, peu productif et principalement informel », d’où l’urgence de reformes structurelles qui restaureraient la confiance et favoriseraient l’investissement privé.
En parallèle, les deux institutions signalent que les équilibres budgétaires et extérieurs algériens sont mis sous pression par le recul tendanciel des exportations d’hydrocarbures. Le FMI insiste sur la vulnérabilité de l’Algérie aux chocs exogènes, en raison de « l’omniprésence » de l’Etat et de ses interventions financées par les hydrocarbures, et alerte sur la forte progression de la dette publique algérienne (de 9% en 2015 à 57% du PIB en 2020).
La BM craint pour sa part un nouvel ajustement du taux de change qui conduirait à un recours au financement monétaire. Enfin, les deux institutions notent une dégradation de la qualité des actifs bancaires, et notamment des prêts aux entreprises publiques. Le FMI appelle à renforcer l’indépendance et les pouvoirs des autorités de supervision afin d’éviter une sous-capitalisation de l’ensemble du système bancaire.