Actualité,  Conjoncture

Point bilan économique Algérie 2018



2018

Bilan économique annuel

L’économie algérienne a été lourdement frappée par la chute des cours du pétrole. Le processus d’ajustement a été tardif mais les premières mesures ont commencé à porter leurs fruits. Le déficit budgétaire, bien que toujours abyssal, s’est contracté en 2016 et les autorités se sont fixées comme objectif un retour à l’équilibre d’ici à 2019. La feuille de route apparaît très ambitieuse, pour ne pas dire trop. Des coupes significatives dans les dépenses publiques constituent une menace pour une économie qui montre déjà des signes de faiblesse. Certes, il existe encore des marges de manœuvre. La position extérieure est solide, malgré la chute rapide des réserves de change, et l’endettement public est modéré. En revanche, des incertitudes demeurent sur le plan de financement.

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PIB الناتج المحلي الإجمالي

Selon les données de l’Office national des statistiques (ONS), la croissance du PIB algérien en volume a atteint 1,4 % en 2018, contre 1,3 % en 2017. La croissance en 2018 est encore positive malgré le contexte de déficit du compte courant de la balance des paiements, de baisse des réserves de change et également de baisse de la croissance dans le secteur des hydrocarbures.

L’activité économique a été pénalisée par le secteur des hydrocarbures, qui enregistre en 2018 une contraction de -6,4%, plus importante que l’année précédente (-2,4%). Cette régression s’explique par une conjonction de facteurs: déclin naturel des champs pétroliers et gaziers, investissements de maintien et IDE insuffisants, retards dans le lancement de projets, opérations de maintenance, resserrement des quotas OPEP et baisse de la demande de GNL. La croissance du PIB hors hydrocarbures a quant à elle accéléré, passant de 2,1% en 2017 à 3,3 % en 2018. Cette hausse a principalement été portée par les services marchands (4,5%, contre 4,1% en 2017), le BTPH et les services para pétroliers (5,6%, contre 4,6% en 2017), ainsi que l’agriculture (5,0%, contre 1,0% en 2017). 

Le PIB nominal passe de 18.575,8 milliards de DA en 2017 à 20.259,0 milliards de DA en 2018, soit une hausse en valeurs courantes de 9,1%.

Inflation

Afin de contenir les pressions inflationnistes liées au surplus de liquidités inhérent au recours au financement non conventionnel, la BA a progressivement resserré sa politique monétaire depuis janvier 2018. Plusieurs mesures ont été instaurées : i) mise en place d’opérations de reprise de liquidité (sous forme de dépôts à terme 7 jours) à partir du 8 janvier 2018, ii) augmentation du taux de réserves obligatoires pour les banques, de 4% à 8% le 15 janvier 2018, iii) relèvement du taux de réserves obligatoires, de 8% à 10%, et mise en place d’opérations de « cantonnement » partiel de la liquidité par le biais d’actions bilatérales le 22 mai 2018 et iv) nouveau relèvement du taux de réserves obligatoires, de 8% à 12% le 14 février 2019. 

S’appuyant sur les chiffres de l’ONS, la Banque d’Algérie souligne que son objectif de maîtrise de l’inflation est rempli. La hausse des prix est en effet restée relativement modérée et tend même à ralentir, atteignant +4,3% en 2018, après +5,6% en 2017 et +6,4% en 2016. Sur le premier trimestre 2019 cette tendance semble se confirmer, les prix à la consommation enregistrant une hausse de +2,7% (en glissement annuel).

Economie

Demande finale

La consommation finale totale évolue à un taux de croissance de 2,7% en 2018 contre 2,2% en 2017 et 2,6% en 2016. Cette dernière est tirée par la consommation des ménages qui évolue à un taux de croissance de 2,8% en 2018 alors que celle des administrations publiques connait un taux de croissance de 2,3%.

Les ménages ont réduit effectivement leur consommation en 2018 et sont de plus en plus confrontés à des problèmes d’arbitrage entre l’investissement notamment en logement et la consommation finale. De plus la reprise de l’inflation explique également la baisse des taux de croissance en volume de la consommation finale.

Investissement

En 2018, l’évolution en volume de la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) est de 3,1% contre 3,4% en 2017. En valeurs nominales, la FBCF augmente de près de 6,6% et s’établit à 8202,5 milliards de DA en 2018 contre 7698,0 milliards de DA en 2017. Le taux d’accumulation de l’économie demeure important en 2018, car la part de la FBCF dans le PIB est de 40,5%. Ces ratios révèlent un effort d’investissement encore important mais qui est un investissement d’infrastructures et qui demeure le fait de l’Etat.

Les échanges extérieurs de marchandises

Les importations de biens et services connaissent des baisses en volume de 3,7% en 2018 et 7,1% en 2017. Les exportations de biens et services connaissent une baisse de 4,3% en 2018 par rapport à 2017. La configuration de l’année 2018 n’a pas conduit à réduire le déficit extérieur sur notamment la balance en biens et services malgré les efforts importants de réduction des importations qui s’avèrent insuffisants du fait de la baisse en valeurs nominales des exportations d’hydrocarbures suite à la baisse des prix internationaux.

Les exportations hors hydrocarbures demeurent marginales dans les exportations totales puisqu’elles ne représentent que 5,4% des exportations totales de biens en 2018. Les exportations de services sont caractérisées par une forte augmentation en 2018 couplée de la croissance positive des importations de services. A l’évidence les importations de services pèsent sur nos équilibres extérieurs puisqu’elles représentent 5,3% du PIB alors que les exportations de services ne sont qu’à 1,9% du PIB.

Ressources / مصادر

  • ONS (Office National Statistique)
  • Douane Algérienne
  • FMI (Fond monétaire Internationale)
  • Banque africaine de développement
  • BNP – Parisbas (Economie Research)








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