Au sens général, la consommation est considérée comme un fait social. Elle est un acte primordial de la vie quotidienne des individus quel que soit leurs âges, leur sexe, leurs niveaux et mêmes leurs origines.
Selon le modèle alimentaire et les données des enquêtes, le modèle de consommation : céréales, lait, pommes de terres, légumes, fruits et peu de viandes occupe aujourd’hui une place majeure dans la composition de la ration alimentaire et les équilibres nutritionnels de la population en Algérie.
L’alimentation constitue depuis 1962 le principal poste de dépenses des ménages algériens : 45,6% selon la première enquête consommation de 1968-69 (un pourcentage réduit en raison de la sous-estimation de l’autoconsommation), 55,7% en 1979-80 et 52,5% en 1988, 58,5% en 1995. Ce taux a baissé en 2011 pour s’établir à 41,8% contre 44,6% en 2000, selon la dernière enquête effectuée par l’ONS en 2011 sur les dépenses de consommation et le niveau de vie des ménages algériens.
La ration alimentaire est la quantité et la nature d’aliments qu’une personne doit consommer en un jour afin de subvenir aux besoins de son corps. Elle correspond à l’ensemble des repas et des collations d’une journée. La répartition des apports énergétiques et des nutriments fait référence à la fragmentation de cette ration en différentes prises alimentaires.
Les consommations alimentaires de l’Algérie ont fortement augmenté depuis l’indépendance sur les plans quantitatif et qualitatif, et le modèle de consommation a fortement évolué. Cette amélioration de la ration alimentaire moyenne est due en grande partie à la hausse des importations de produits alimentaires. En un demi-siècle, la part des importations dans la composition de la ration est passée de 36% à plus de 70 %.
Une importance qui atteste malheureusement les déséquilibres dans l’alimentations des algériens, car ces hausses ne modifient pas la structure de la ration consommée, autant pour la matière grasse totale que pour les protéines animales, la ration alimentaire reste très en deçà de ce qui est recommandé par l’OMS. Les produits céréaliers y restent dominants, ils assurent, 59% des apports en calories de la ration et 70% des protéines.
Les céréales et le lait occupent une place dominante dans le modèle de consommation des algériens. Elles constituent avec leurs dérivés l’épine dorsale du système alimentaire. Auxquelles il faut rajouter l’huile, le sucre, la pomme de terre, l’ognon, la tomate et l’ail pour constituer les produits stratégiques qui continuent à être soutenus par l’État.
Les céréales constituent la base de l’alimentation. La disponibilité céréalière est à peu près stable et représente 600g/per capita/jour, principalement du blé, mais aussi du maïs et de l’orge. Les disponibilités en légumes (tomates, oignons), fruits (oranges, mandarines, pommes, bananes et dattes), tubercules (pommes de terres), se placent juste après les céréales. pour les disponibilités des produits d’origine animale, le lait est le produit principal.
Les disponibilités de ces 3 groupes d’aliments principaux du régime augmentent constamment depuis la période 1965/67. Les disponibilités en céréales ont augmenté de plus de 200g/per capita et par jour sur la période de 1965/67. Depuis 1993/95, les disponibilités de ce groupe d’aliment sont stables. Les disponibilités en fruits et légumes ont plus que doublé de 1965/67 et continuent d’augmenter. Les disponibilités du lait ont été multipliées par 2,5 de 1965/67 et sont stables ces dix dernières années.
Pour le reste des produits. Durant cette même période, les disponibilités en huiles végétales ont presque triplé. Les disponibilités des produits d’origine animale sont encore faibles (à l’exception des produits laitiers et des œufs); en effet, en 2000/02, elles sont seulement de 71,97 g/per capita/jour (viande et abats, poisson et fruits de mer). On observe en fait, depuis le milieu des années 1970 une augmentation progressive des disponibilités en viande et en poisson.
Les disponibilités nutritionnelles énergétiques alimentaires pour l’alimentation humaine « DEA » (la ration alimentaire moyenne) par tête d’habitant – exprimée en calories – s’est nettement améliorée quantitativement depuis l’indépendance puisqu’elle a été multipliée par deux. Elles étaient de 1 723 en 1960, calories par habitant/jour, elle est passé à 3343 par calories par habitant/jour en 2017/2019. Elles dépassent donc largement les besoins énergétiques de la population estimés à 2 230 kcal per capita/jour (+145%).
Evaluée en volume, les consommations annuelles par habitant seraient de 105 kg de farine, 76 kg de semoule et 6 kg de pâtes alimentaires et couscous industriel25. Selon d’autres sources (MADR), la consommation de céréales annuelle moyenne par habitant serait passée de 191,8 kg en 1994- 2003 à 241,2 kg en 2004-2013.
En plus de l’amélioration quantitative, on peut constater une très nette amélioration sur le plan qualitatif sur les disponibilités énergétiques alimentaires (DEA). Sur le plan qualitatif, on observe un poids important des produits végétaux dans la composition de la ration alimentaire, en effet il faut signaler que, même si la ration reste fortement dépendante de la consommation de produits végétaux, la part des protéines animales a progressé.
Apport calorique : les produits végétaux contribuaient pour 91 % en apports caloriques en moyenne annuelle dans les années 1963-1967, participent encore à concurrence de 89 % à l’apport calorique en moyenne annuelle dans les années 2009-2013. La part d’origine animale dans les disponibilités en apport calorique est faible, elle constitue 10% des disponibilités énergétiques. Les calories d’origine végétale se sont accrues en moyenne de 2 % par an. Pour ce qui est des calories d’origine animale la progression est plus importante encore, soit un accroissement moyen annuel de 3,15 % par an.
Apport protéique : les apports des produits animaux ont augmenté en comparaison des années 1960, les protéines animales constituant en 2009-2013, 27 % des protéines totales, contre 17 % dans les années 1963-1967
Apport en lipides : les apports en matière grasses ont également augmenté entre les deux périodes, les matières grasses d’origine végétales occupant toujours dans les années 2009-2013, une place prépondérante (plus de 70 % des apports en matières grasses).
Les céréales apportent plus de la moitié des DEA (57%). Avec les huiles végétales et les édulcorants, la part de ces trois groupes d’aliments représente presque 80% des DEA.
La contribution des céréales aux DEA a légèrement diminué de 1965/67 à 1979/81, puis elle est restée relativement stable (57-58%) jusqu’en 2000/02. La part des huiles végétales, relativement bon marché, a augmenté de 8% en 1965/67 à 13% en 2000/02. La part de l’ensemble des aliments d’origine animale est relativement stable sur l’ensemble de la période considérée. L’indicateur de diversité alimentaire a augmenté de 34% en 1965/67 à 41% en 2000/02, soit une hausse de 7 points. Cela traduit la diversification progressive, quoique lente, de l’alimentation et l’amélioration de sa qualité. L’augmentation de la production et sa diversification, l’augmentation des importations, l’urbanisation et l’amélioration globale du niveau de vie sont autant de facteurs qui contribuent à cette amélioration.
La structure de l’apport énergétique a évolué aussi, en particulier la part relative des lipides dans les DEA.
Le études révèlent aussi que le consommateur algérien est celui dont la ration quotidienne comporte la quantité la plus faible de protéines. Néanmoins, cette quantité progresse vers la fin de la période pour atteindre 91,82 g/hab/j en 2018 contre 41,5 g/hab/j pour 1963-1965. Cela signifie que la structure de la ration, en termes qualitatifs, reste encore insuffisante.
Pour ce qui est des matières grasses, la consommation journalière de l’Algérien a été multipliée par 2,1 entre les deux périodes 1963-1967 pour passer de 21,1 en 1963-1965 à 77,26 en 2015-2018. Le consommateur algérien a, une ration quotidienne faible en matières grasses à peine 77,26 grammes/jour dont 22,77 d’origine animale et 54,47 d’origine végétale.
Les consommations alimentaires de l’Algérie ont fortement augmenté depuis l’indépendance sur les plans quantitatif et qualitatif, et le modèle de consommation a fortement évolué. Cette amélioration de la ration alimentaire moyenne est due en grande partie à la hausse des importations de produits alimentaires. En un demi-siècle, la part des importations dans la composition de la ration est passée de 36% à plus de 70 %.
Les produits céréaliers occupent le premier rang (39,22 %), devant les produits laitiers (20,6%), le sucre et sucreries (10%) et les huiles et corps gras (10%).
Le blé dur reste la base de l’alimentation en céréales et du régime alimentaire en Algérie. Produit traditionnel ancré dans la tradition avec la semoule, souvent préparées au sein des ménages sous forme de galettes, mais qui est de plus en plus concurrencé par le blé tendre (pain), utilisé notamment pour la fabrique de la baguette. Le pain et les galettes se substituent réciproquement. A cela, il faut rajouter la maïs et l’orge. Les pâtes alimentaires de type européen concurrencent les pâtes alimentaires traditionnelles dont il existe une grande diversité : couscous, trida, rechta, chekhchoukha, etc.
Les céréales fournissent 54% des apports énergétiques (des calories) et 62% des apports protéiques du ratio alimentaire journalier, ils occupent 40% de la SAU et constituent 40% de la valeur des importations en produits alimentaires.
L’Algérie est l’un des plus grands pays consommateurs de céréales au monde. On évalue la consommation humaine moyenne à plus de 214,27 kg de céréales par an et par habitant en 2018 (9 Mt par an, toutes céréales confondues). Ceci situe l’Algérie dans le podium mondial pour la consommation de blé par tête d’habitant avec plus de 200 kg, après le Maroc (260 kg) et devant l’Egypte et le Tunisie (207 kg) et la France (130 kg) et Espagne (100 kg).
Cette demande n’est couverte en moyenne qu’à 30% par la production locale, elle-même très dépendante de la pluviométrie. Les niveaux actuels des disponibilités en céréales résultent principalement d’importations massives, en particulier de blé et de maïs. La totalité du maïs (99,9%) 4 356 206 tonnes était importé. La production algérienne de céréales est d’environ 5 Mt/an (2,5 Mt de BD, 1 Mt de BT et 1,5 Mt d’orge). Les importations algériennes de céréales sont comprises, selon les années, entre 8 et 11 M t (dont 3 à 4 M t de maïs destiné à l’alimentation animale). Entre 4 et 5 Mt proviennent de France et sont essentiellement constituées de blé tendre (BT) destiné à produire de la farine pour la fabrication de baguettes. Compte tenu de la faible production algérienne de Blé tendre (1 Mt), la grosse partie du pain est fabriquée avec des Blé tendre importés. En revanche, la production algérienne de blé dur (BD) est plus importante (2,5 Mt) et permet de couvrir 60-70% des besoins de l’industrie.
Le lait occupe une place prépondérante dans la ration alimentaire des algériens et apporte la plus grande part de protéines d’origine animale. Le lait pasteurisé et le lait entier en poudre (au coût moins élevé) complètent l’alimentation de base. Les autres produits laitiers (yaourts et fromages) sont moins consommés. Le lait fermenté et acidifié artisanal (l’ben) ainsi que le lait caillé sont des aliments consommés seulement occasionnellement, en raison de leur coût élevé.
La consommation moyenne nationale a été évaluée ces dernières années à 3 065 milliers de tonnes en 2018. 3,7 milliards de litres/an, dont 2 milliards de litres de lait cru, 500 millions de litres de lait en poudre et 1,2 milliard de litres de lait en sachets. La consommation de lait qui était évaluée à 34 litres par an et par personne en 1967-68 (FAO) est passée à 61 litres en 1979-80 (ONS). Elle aurait plus que doublé en 2015 avec une consommation moyenne par habitant de 134 litres en équivalent lait, ce qui fait de l’Algérie le premier consommateur de lait et dérivés de la région Maghreb.
Par personne la consommation est de 72.76 en 2018
Le lait est produit sur place, mais la quantité importée dépasse largement cette production 307 milliers de tonnes (2 272 milliers de tonnes de lait importé contre 1 498 milliers de tonnes de production nationale).
En ce qui concerne le sucre, l’Algérie consomme 1,1 million de tonnes. Ce produit qui concentre la moitié des recettes d’exportation agricole du pays est devenu le premier poste dans les exportations agricoles.
La consommation moyenne nationale en huiles alimentaires est de l’ordre de 400 000 tonnes environ, soit 360 millions de litres par an.
Les disponibilités en fruits et en légumes proviennent essentiellement de la production locale. L’offre globale est de l’ordre de 9 millions de tonnes environ, dont 5,5 millions de tonnes de fruits frais et 3,5 millions de tonnes de légumes. Les légumes frais sont issus de la production nationale alors que 250 000 tonnes/an de fruits (essentiellement banane et pommes) proviennent du marché international (Ministère du Commerce, 2016).
L’Algérie consomme en moyenne 340 000 tonnes de viandes rouges et 240 000 tonnes de viandes blanches. La production moyenne annuelle est de l’ordre de 300 000 tonnes de viandes rouges ovines et bovines avec des importations d’appoint de 40 000 tonnes de viandes bovines congelées soit 12 % de la consommation. À cette quantité, s’ajoutent 240 000 tonnes de viandes blanches (poulet et dinde) issues totalement de la production avicole locale. On recense dans la filière avicole 1 950 producteurs privés qui s’activent dans l’élevage, l’abattage et l’importation.