Le keynésianisme

- Relance
- La demande
- La monnaie

John Maynard Keynes

La théorie

Le keynésianisme est une école de pensée économique fondée par l’économiste britannique John Maynard Keynes. 

La crise de 1929 qui débute aux États-Unis met en lumière les limites de l’économie de marché libérale. La prise de conscience se propage dans les milieux politiques (Roosevelt va mener sa politique du New Deal à partir de 1933) mais aussi économiques. John Maynard Keynes (1883-1946) va révolutionner la pensée économique en prenant le contre-pied des thèses libérales (Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936).
Pour lui, le marché ne peut se réguler seul sans risques de dysfonctionnements. Ainsi, l’État doit mener une politique volontariste pour relancer la croissance économique en période de crise. Cela peut prendre la forme d’une politique budgétaire ou monétaire. Ses idées seront mises en place pendant les 30 glorieuses (1945-1975) et seront en partie à l’origine de la forte croissance de cette époque.

Les différentes politiques économiques

Keynes privilégie la demande au détriment de l’offre ; si l’État relance la demande (par la consommation ou l’investissement) cela poussera les entreprises à répondre à cette demande en augmentant la production. Ce faisant, elles investiront, créeront des emplois et cela favorisera la croissance. Cela peut se réaliser grâce à la politique budgétaire et à la politique monétaire.

• La politique budgétaire : c’est l’instrument privilégié par Keynes. L’État va accroître ses dépenses pour relancer la croissance. Les moyens sont divers, le plus direct étant de faire des investissements publics qui créeront de l’activité pour une multitude d’entreprises, les poussant elles-mêmes à investir. Cela peut passer aussi par une augmentation des salaires des fonctionnaires (comme en France en 1981) ou une augmentation des revenus de transferts pour les plus démunis (qui augmenteront leurs dépenses et cela créera des débouchés pour les entreprises).
Selon Keynes, il faut privilégier les revenus des plus pauvres car ce sont eux qui consommeront le plus ; leur propension marginale à consommer est maximale (c’est-à-dire que la part du revenu supplémentaire qui sera consommée sera proche de 100 %) alors que les plus favorisés auront tendance à plutôt épargner. Le déficit budgétaire de l’État ne sera que temporaire ; lorsque l’activité sera relancée, les rentrées fiscales supplémentaires combleront les dépenses préalables.

• La politique monétaire : cette politique peut être complémentaire à la précédente. Il faut que les taux d’intérêt soient bas pour favoriser le crédit et donc relancer la consommation et l’investissement. La Banque centrale doit donc veiller à ce que la quantité de monnaie en circulation soit toujours suffisante à l’activité. Cette politique a permis la forte croissance des Trente glorieuses avec des taux d’intérêt réels faibles (taux d’intérêt réel = taux d’intérêt nominal – taux d’inflation).

Grands traits du keynésianisme

À la suite de Keynes, les keynésiens raisonnent d’emblée au niveau macro-économique et considèrent que la « théorie classique n’est applicable qu’au cas du plein emploi ». Or, écrivant durant la période de crise de l’entre-deux guerres, ce qui l’intéresse, c’est ce qui se passe en période de sous-emploi. De cela découlent deux points clés : l’offre ne crée pas comme chez Jean-Baptiste Say sa propre demande mais dépend de la demande effective ; à la différence des classiques la monnaie n’est pas un « voile » mais influe sur l’économie réelle.

Demande effective et loi de Say

La demande espérée est la demande anticipée par les entrepreneurs. Ces derniers calculent la production qu’ils doivent réaliser afin d’offrir la quantité optimale de biens et de services demandée par les agents économiques. Le sous-emploi des facteurs de production est selon Keynes dû au fait que les entrepreneurs ont des anticipations pessimistes et sous-estiment la demande effective. Keynes à la différence de Jean-Baptiste Say et des néo-classiques ne raisonne pas dans le cadre d’une « parfaite rationalité des agents et… d’une information parfaite sur la situation présente et future »3 aussi la demande effective dépend de prévisions d’agents qui peuvent ne pas conduire au plein emploi.

Monnaie

Pour Keynes, nous désirons de la monnaie pour trois raisons :

      • motif de transaction « i.e. le besoin de monnaie pour la réalisation courante des échanges personnels et professionnels »D’où une distinction entre motif de revenu (ménages) et motif d’entreprise (firmes).
      • motif de précaution « i.e. le désir de sécurité en ce qui concerne, en argent, l’équivalent futur d’une certaine proportion de ses ressources totales »
      • motif de spéculation « i.e. le désir de profiter d’une connaissance meilleure que celle du marché de ce que réserve l’avenir »

Modèle IS-LM

Le modèle IS/LM est un modèle économique proposé par John Hicks en 193717 et aménagé par Alvin Hansen (d’où son autre nom de modèle Hicks-Hansen), pour transcrire de façon formalisée la Théorie générale de John Maynard Keynes. Il est devenu le « modèle standard » en macroéconomie. Il appartient au courant dit de la « synthèse néo-classique ». En dépit de sa relative simplicité, et malgré les contestations dont il a été l’objet notamment à la fin des années 1970, il reste le plus couramment enseigné.

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